La coquille Saint Jacques

C'est une belle légende qui va naître au Moyen-Age. D'après ce que raconte Jacques de Voragine dans "La Légende Dorée", Saint Jacques Le Majeur après l'Ascension du Seigneur, prêcha en Judée-Samarie puis vint en Espagne. Il ne gagna dans ce pays que neuf disciples. Désapointé, il regagna la Judée, ne laissant que deux disciples pour continuer son apostolat. Après sa mort, ses disciples mirent son corps dans une barque qu'ils confièrent à la mer.

 

Cette barque accosta en Galice, au royaume de la reine Louve qui finit par devenir chrétienne et qui offrit aux disciples son palais pour en faire une église. Et puis plus rien. Mais en 830, une étoile mystérieuse indiqua à un berger l'emplacement de la tombe de Saint Jacques sur les ruines du palais de Louve, recouvert par une friche. On exhuma les reliques du corps du saint et on nomma cet endroit "campos stella", le champ des étoiles.

Des miracles commencèrent à se produire et des pélerins à affluer. Le roi Alphonse II décida donc la construction d'un sanctuaire qui devint l'un des quatre grands lieux de la chrétienté au Moyen-Age avec Jérusalem, Rome et le Mont Saint-Michel ce qui incita les moines de Cluny à organiser dès le XIème siècle des pèlerinages qui suivaient des chemins très précis ponctués d'hospices et d'asiles tenus par des monastères.

Les pèlerins placèrent leurs voyages sous le signe d'un symbole. Au début, les pèlerins se contentèrent de coquillages qu'ils trouvaient sur la plage et qu'ils ramenaient chez eux comme souvenir. Car depuis l'Antiquité on portait des coquillages pour se préserver de la sorcellerie, du mauvais sort et de toutes sortes de maladies. L'iconographie chrétienne de la coquille n'apparait qu'avec le culte de Saint-Jacques.

Sans doute pour des raisons symboliques, la coquille s'est imposée comme attribut de l'apôtre et prit le nom de Saint- Jacques. Petit à petit, cousue sur le chapeau, sur le sac ou sur le manteau, elle va devenir l'emblème, non seulement des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, mais de tous les pèlerins.

En plus de son pouvoir protecteur, elle permettait de se distinguer des autres voyageurs, de boire dans les fontaines ou de demander l'aumone car à la vue de la coquille, la charité devient devoir.